J'ai découvert les mangas assez récemment, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, à part qu'on les lit à l'envers... Et j'ai vraiment bien accroché ! Voici une petite sélection autour de thèmes plutôt féminins :
1) Helter-Skelter de Kyôko Okasaki
J'ignore si le titre vient du toboggan à spirales, de la chanson homonyme des Beatles ou bien de l'interprétation qu'en a faite le meurtrier Charles Manson... Je pencherais plutôt pour la troisième hypothèse.
Ce manga raconte la gloire et la descente aux enfers de Lili, une jeune top-model, qui a entièrement façonné son corps grâce à des opérations et traitements chers et douloureux.
Une réflexion sur la recherche de la "beauté" à tout prix et la peur de vieillir qui m'a rappelé deux films : "La Comtesse", un film historique de Julie Delpy et "Nouvelle cuisine", un film chinois.
2) Everyday de Kiriko Nananan
On y suit le quotidien d'une jeune japonaise, Miho, partagée entre l'affection qu'elle éprouve pour son copain et l'amour passionnel qu'elle pense encore ressentir pour son ex. J'aime bien la réflexion sur ce qu'est vraiment l'amour : un attachement qui se construit au fil du temps ou bien un sentiment transcendant qui nous fait oublier tout le reste ? Bon, je pense que l'amour passionnel des débuts est forcément remplacé par un amour moins exalté mais plus sincère et plus fort. Vouloir retrouver sans cesse l'intensité des débuts est illusoire et ne peut mener qu'à des déceptions renouvelées. En trame de fond aussi l'égoïsme masculin... Bah oui, sans vouloir jouer les féministes, on a toujours tendance à en faire plus que les hommes, pour qu'ils nous aiment, comme si on ne le méritait pas si on ne leur préparait pas de bons petits plats etc. Mon esprit taoïste a également bien apprécié l'apologie du quotidien, de ces petits riens qui font la vie finalement et sont le plus important mais à côté desquels on passe si souvent, pris au piège de nos préoccupations futures et de souvenirs qui nous hantent.
"Ce quotidien banal qui est le nôtre...
... est très fragile en réalité.
C'est un miracle de pouvoir le garder intact."
3) In the clothes named fat de Moyoco Anno
Je recopie le résumé qui figure sur le livre car je ne pourrai pas faire mieux :
"Depuis toujours, Noko supporte avec résignation les railleries que lui vaut son embonpoint. Jusqu'au jour où son petit ami la trompe et où elle décide de suivre un régime. Mais en tentant de devenir une femme "comme les autres", Noko ne remarque pas qu'elle est en train de se détruire. La beauté fait-elle vraiment le bonheur ? Avec cette histoire, Moyoco Anno nous propose une réflexion ironique sur une société de consommation qui dicte ses normes en ignorant le droit à la différence."
Ce livre parle de l'image que l'on a de soi, de celle que nous renvoient les autres, du mal être... du manque de lucidité, de respect et d'estime de soi qui nous pousse à faire de mauvais choix. Noko se leurre bien évidemment en pensant qu'un régime est la clé à tous ses problèmes, comme malheureusement beaucoup de jeunes filles à l'adolescence. Dans notre société de consommation où l'image est reine, il est facile de se focaliser sur l'aspect physique et d'oublier le plus important : ce que nous sommes à l'intérieur. Et en l'oubliant, on se retrouve encore plus perdu.