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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 08:52

Pour "Boyhood", Richard Linklater a filmé les mêmes acteurs sur douze années afin d'en tirer une saga familiale sur le temps qui passe. Il parvient très bien à retranscrire une atmosphère, que ce soit la sortie événement d'un livre d'Harry Potter ou une soirée à faire griller des chamallows autour du feu mais ce ne sont que des moments juxtaposés qui peinent à rendre les personnages captivants ou même attachants. Le personnage de Mason, le petit garçon filmé de ses 6 à ses 18 ans, reste désespérément plat. Il traîne sa longue silhouette et ses discours ennuyeux d'ado torturé... et le temps finit par paraître long ! Ethan Hawke en père à côté de la plaque survolté en fait des tonnes peut-être pour compenser... Patricia Arquette en mère au bout du rouleau est agaçante, j'avais envie de lui dire comme ma mère m'a seriné tout le long de mon adolescence : "Mais parle plus fort ! Ar-ti-cu-le !" Quant à la soeur de Mason, son personnage de peste au début du film, prometteur, s'englue dans la fadeur familiale. Elle traverse son adolescence avec un perpétuel sourire énigmatique qui masque mal les failles du scénario...

Les seuls moments forts du film sont les tensions qui se créent lorsque Olivia, la mère de Mason, se remarie avec des hommes alcooliques et violents - bonjour l'image des familles recomposées...

Dans le même genre, j'avais de loin préféré "Le premier jour du reste de ta vie". Certes les acteurs changeaient au fil du temps... mais cela fait partie des artifices du cinéma !

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 14:39

autoportrait.jpgcrédit photo : Vivian Meier / John Maloof Collection

 

Attention... spoilers !! Ce n'est pas vraiment un film à grand suspense mais je dévoile beaucoup d'aspects de ce documentaire passionnant alors je préfère prévenir !

 

"A la recherche de Vivian Meier" est un film troublant. Au-delà de la découverte d'une photographe exceptionnelle méconnue durant sa vie (et pour cause, elle ne faisait développer que très peu de ses photos et ne les montrait presque pas...), c'est un film sur la part d'ombre de chacun et une réflexion sur l'art photographique : les motivations des photographes, ce qui fait qu'un photographe sort de l'ordinaire. L'analyse d'un photographe sur l'oeuvre de Vivian Meier est à cet égard passionnante : il souligne qu'elle parvenait à trouver la bonne distance de ses sujets, à pénétrer leur intimité là où ils se révélaient eux-mêmes. Et c'est vrai qu'il se dégage de ses photographies une émotion et une justesse qui touchent instantanément. Les clichés sont parfois comiques, parfois tragiques, souvent tragi-comiques. Vivien Meier mitraillait, ne quittant jamais l'appareil qu'elle portait autour du cou... ce qui pouvait sembler étrange vu sa profession de nourrice !

John Maloof, le jeune fan à l'origine de la découverte de négatifs de Vivian Meier lors d'une vente aux enchères et par conséquent de ce documentaire a enquêté sur la vie de cette personne décrite comme "secrète", "mystérieuse" ou encore "excentrique" par son entourage. Il découvre ainsi qu'elle collectionnait les objets du quotidien (en particulier les journaux) avec une obsession confinant à la folie. On entend Vivian Meier sur de vieilles cassettes alors qu'elle interrogeait les enfants qu'elle gardait ou bien se parlait à elle-même sur des questions existentielles qui montrent qu'elle tentait de conserver une trace de sa vie à travers cette accumulation et ces milliers de photos prises...

Mais la vie de cette femme secrète et seule ne dévoile pas tous ses mystères. Ainsi les familles qui l'ont employée parlent de la zone d'ombre qui l'habitait. Décrite tantôt comme adorant les enfants et adoré d'eux mais aussi capable de maltraitance et ayant certainement été abusée elle-même plus jeune, sa personnalité affirmée, libre et tourmentée fascine et intrigue. Elle aura fini sa vie seule, marginale, à manger des boîtes de corned-beef froides à même la boîte en trouvant cela délicieux...

Serait-elle heureuse de ce succès posthume ? Et question encore plus délicate : approuverait-elle ce film qui fouille dans les recoins de sa vie, elle qui insistait pour que sa chambre ait un verrou qui la rende impossible d'accès ?

 

A voir : le site de John Maloof

Malheureusement j'ai raté l'exposition qui lui était consacrée qui vient de s'achever... 

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 19:28

Inspiré d'une histoire vraie, la rencontre entre le réalisateur Eric Rohmer sur son dernier film "Les Amours d'Astrée et de Céladon" et l'acteur Jocelyn Quivrin, "Maestro" aurait dû être tourné par ce dernier mais c'est son amie Léa Fazer qui leur rend ici hommage.

C'est un film touchant sur le 7ème art et plus largement sur la beauté, l'amour, la vie.

On rit beaucoup, d'un rire tendre, léger, non corrosif.

Michaël Lonsdale incarne à la perfection ce réalisateur qui cherche à retranscrire la poésie de la vie dans ses films. Et Pio Marmaï est également formidable en comédien mal dégrossi. Le duo fonctionne à merveille et la complicité et l'échange qui se créent sont le socle du film et sa réussite.

 

"Merci de m'avoir appris à payer sans négocier le prix exorbitant de la beauté."

 

 

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 16:20

the-2-faces-of-January.jpg

 

"The two faces of January" va à l'encontre de beaucoup de thrillers actuels. On est très vite plongé dans une ambiance et un rythme rétro. Il s'agit d'un thriller psychologique qui joue de l'atmosphère et d'une tension psychologique grâce à un casting et une interprétation impeccables : Kirsten Dunst, Viggo Mortensen et Oscar Issac (sorte de Joackim Phenix sans le côté exaspérant).

L'histoire se déroule dans les années 60 en Grèce puis à Istanbul pour une fin presque digne d'Alfred Hitchcock. On y suit un couple fortuné abordé par un petit escroc mais bien vite les rôles se brouillent, les pistes aussi et le film part dans une direction inattendue.

Le scénario de Hossein Amini (scénariste de Drive) est basé sur un roman de Patricia Highsmith.

 

Je partage entièrement l'avis de Dasola !

 

Bon et sinon j'ai beau me creuser la tête, je ne comprends pas le titre... J'ai peut-être eu un moment d'égarement pendant le film mais pourquoi Janvier ??

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 07:38

Ce documentaire est un vrai coup de coeur. De la réalisatrice Julie Bertucelli, j'avais vu le magnifique "Depuis qu'Otar est parti". La bande-annonce a achevé de me convaincre. On y suit les élèves d'une classe d'accueil dans un collège parisien. Ils viennent des quatre coins du monde pour des raisons plus ou moins douloureuses mais toujours l'arrachement à leur pays leur donne une maturité particulière. La réalisatrice y filme les temps de classe, les tensions, les complicités qui se créent, les entretiens avec les parents, les échanges et réflexions parfois métaphysiques... Seule une musique légère et déjà nostalgique accompagne le film. Au-delà du sujet de l'immigration, Julie Bertucelli réalise des portraits touchants de jeunes en devenir.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 18:57

 

 

Après l’échec de « Tokyo Sonata », Kiyoshi Kurosawa a pu tourner « Real » grâce au succès de son téléfilm « Shokuzai ».

« Real » a trait à notre perception du réel. Quelle est la part de nos pensées, de notre inconscient dans ce que nous vivons ? Les thèmes choisis - le suicide, le coma, la mémoire, la création - sont en parfaite adéquation avec le sujet du film…. Mais c’est là où je trouve qu’il perd finalement de sa force. Tant que l’on reste dans un onirisme planant inexplicable, je me suis laissée emportée. Mais dès que les symboles et les explications prennent le dessus, cela devient prévisible et un peu ennuyeux. C’est dommage car on atteint des sommets de beauté inquiétante quand Kurosawa suggère plus qu’il ne montre. Quand le fantastique et l’étrange se mêlent subtilement au réel…



Résumé : Atsumi, dessinatrice de mangas, est plongée dans un coma profond suite à une tentative de suicide. Son petit ami tente de comprendre son geste en rejoignant un programme lui permettant de partager les pensées d’Atsumi.

 

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 14:35

le-manoir-magique.jpg

 

Coup de coeur pour ce dessin animé de fin d'année... Vu en 2D mais la 3D "explosive" (comme dans la pub pour les bonbons Haribo qui volent dans la salle !) doit valoir le coup...

Un petit chat abandonné par ses maîtres se réfugie dans un drôle de manoir par une nuit d'orage. Il s'agit en fait de la demeure de Lorenz, un vieux magicien qui vit dans un univers enchanté au milieu de ses automates et animaux, Jack le lapin et Maggie la souris. Ces deux derniers sont jaloux de cet intrus adopté par leur maître et rebaptisé "Tonnerre" et prêts à tout pour le faire mettre à la porte. Mais le neveu de Lorenz a une idée fixe : faire vendre le manoir de son oncle... Les jouets et animaux vont alors devoir se liguer pour défendre leur manoir... en le transformant en maison hantée !

Quelques gouttes de magie, un zeste de frayeurs sans gravité, une pincée de créatures sympathiques et un "Gepetto" doux et rêveur réfugié dans le monde de l'enfance, le tout saupoudré d'un méchant méchamment allergique aux chats... un mélange parfaitement dosé qui fonctionne à merveille !

Mention spéciale à Edison, le bonhomme ampoule - sorte de cousin de Ti' Biscuit - qui connaît son moonwalk !

 

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 09:33

Que vous ayez quatre ou cent quatre ans, voici un film qui devrait faire l'unanimité ! On y suit les aventures d'un petit singe capucin élevé en captivité perdu dans la forêt amazonienne. Après de nombreuses frayeurs et péripéties, il finit par retrouver les siens et se faire un ami... Beaucoup d'émotion, des images sublimes où l'on se dit que la beauté et l'inventivité de la nature dépassent de loin tout ce que l'homme peut imaginer. Que ce soient les toucans, les paresseux, les insectes aux couleurs, formes et apparences étonnantes, on reste subjugué.  La scène avec la harpie est mythique, au sens propre ! Lorsqu'elle scrute l'horizon avant de s'élancer, planant, pour tenter d'enlever un petit singe, on a l'impression de voir un acteur grimé et costumé !

Je ne l'ai pas vu en 3D car mon fils est encore trop petit mais je pense que ça doit valoir le coup...

Une fable écologique somptueuse !

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 18:32

Après la claque d'"Incendies" et vu les critiques assez unanimes, j'attendais beaucoup du second film de Denis Villeneuve. Le casting est plus que parfait, les acteurs réellement habités (Hugh Jackman, Terrence Howard, Jake Gyllenhaal, Paul Dano...), certaines scènes en sont difficilement soutenables. Et on est complètement plongé dans l'ambiance glaciale de cette banlieue résidentielle à première vue banale d'où l'horreur émerge dans une sorte de cauchemar brumeux.

Mais le mélange entre thriller psychologique et rebondissements spectaculaires ne m'a pas vraiment convaincue. Le film aurait à mes yeux gagné en intensité s'il était resté dans son registre initial de face à face entre la victime et son bourreau où les rôles se mélangent peu à peu...

 

D'autres avis : Ori et Dasola

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 06:34

 

Ce film tombe à pic... En m'entendant dire à un élève inquiet d'avoir mis de la peinture sur son t-shirt : "Ne t'inquiète pas, ça partira quand maman le lavera.", je me suis reprise de justesse "... ou papa" sachant tout de même que la probabilité que maman s'occupe du t-shirt était la plus forte. 

 

Dans "La vie domestique", les femmes au foyer de la banlieue pavillonnaire chic ont choisi cette vie là. Plus ou moins. Betty (Julie Ferrier) l'a choisie en opposition à ses origines modestes. Mais elle réalise que la vie qu'elle s'est construite dans sa maison d'un blanc immaculé est bien vide...

Le personnage central de Juliette interprété par Emmanuelle Devos, impeccable, en a assez et décide de postuler pour un poste dans une maison d'édition. Elle ne supporte plus sa vie et, par ricohet, son mari.

Les maris sont un peu benêts. Ils fanfaronnent quant à leurs boulots respectifs à travers lesquels ils se définissent. Et rabaissent leurs épouses qui ne travaillent pas.

Les personnalités sont parfois seulement esquissées, comme le personnage d'Inès (Helena Noguerra) femme en apparence superficielle et insensible qui se révèle finalement insatisfaite et oppressée par "l'heure du bain". Affleure une femme qui sauvegarde les apparences, suit une route tracée qui ne lui convient pas.

On sent qu'il en faudrait de peu pour que tout vole en éclats.

Marianne (Natacha Régnier) frôle la dépression, elle aussi voit sa rédemption dans le monde du travail.

La vie domestique - s'occuper des enfants, faire les courses, s'occuper de la maison, boire un café avec les voisines, organiser des dîners - tourne en rond et n'apporte pas les satisfactions escomptées. A cet égard, la scène jouée par Marie-Christine Barrault dans le rôle de la mère de Juliette vaut à elle seule le coup d'oeil !

A l'origine, Isabelle Czajka voulait adapter "La promenade au phare" de Virginia Woolf mais elle a finalement choisi "Arlington Park" de Rachel Cusk lui-même inspiré de "Mrs Dalloway".

 

A lire cet entretien avec la réalisatrice Isabelle Czajka, très intéressant notamment sa réflexion sur le fait que "les femmes qui travaillent font en sorte que les choses se passent comme si elles ne travaillaient pas".

 

L'avis de Christoblog et celui de Dasola

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