Cette histoire imaginée par Bernard Friot (l'auteur des inventives "Histoires pressées") est à la fois joyeuse et nostalgique.
Anna et Léo s'ennuient et, le temps d'un après-midi pluvieux, ils vont ressortir leurs vieux jouets afin de se distraire et faire leurs adieux aux enfants qu'ils ne sont déjà plus.
C'est la force de cette histoire, je trouve, mettre en avant le fait que pour un enfant, grandir n'est pas si évident, il y a une part de fierté bien sûr mais aussi un renoncement : aux jouets de petits, aux doudous, à certaines croyances magiques... à un cocon protecteur.
Les personnages jouets sont pleins d'une inventivité qui plaira aux enfants (et à leurs parents) : Jonathan le serpent qui apprend le Chinois pour une raison secrète, Roberto le clown exubérant égocentrique, Lili la poupée qui danse au mauvais caractère...
Ce récit sensible est joliment mis en musique par Jean-François Verdier.
Le site d'Actes Sud Junior en propose des extraits à lire et à écouter.
"Adieu, Roberto, dit Léo. Je suis bien content de t'avoir revu. Qu'est-ce qu'on a ri, tous les deux, tu te souviens ? Avant... Quand j'avais du chagrin, c'est toujours toi qui me consolais. Et la nuit, si j'avais peur, tu me tenais la main. Tu te souviens, hien Roberto ?
Anna tire Léo par le bras.
- Eh, tu vas pas pleurer, quand même ?"