Pour "Boyhood", Richard Linklater a filmé les mêmes acteurs sur douze années afin d'en tirer une saga familiale sur le temps qui passe. Il parvient très bien à retranscrire une atmosphère, que ce soit la sortie événement d'un livre d'Harry Potter ou une soirée à faire griller des chamallows autour du feu mais ce ne sont que des moments juxtaposés qui peinent à rendre les personnages captivants ou même attachants. Le personnage de Mason, le petit garçon filmé de ses 6 à ses 18 ans, reste désespérément plat. Il traîne sa longue silhouette et ses discours ennuyeux d'ado torturé... et le temps finit par paraître long ! Ethan Hawke en père à côté de la plaque survolté en fait des tonnes peut-être pour compenser... Patricia Arquette en mère au bout du rouleau est agaçante, j'avais envie de lui dire comme ma mère m'a seriné tout le long de mon adolescence : "Mais parle plus fort ! Ar-ti-cu-le !" Quant à la soeur de Mason, son personnage de peste au début du film, prometteur, s'englue dans la fadeur familiale. Elle traverse son adolescence avec un perpétuel sourire énigmatique qui masque mal les failles du scénario...
Les seuls moments forts du film sont les tensions qui se créent lorsque Olivia, la mère de Mason, se remarie avec des hommes alcooliques et violents - bonjour l'image des familles recomposées...
Dans le même genre, j'avais de loin préféré "Le premier jour du reste de ta vie". Certes les acteurs changeaient au fil du temps... mais cela fait partie des artifices du cinéma !