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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 06:36

Wife22UKcover-copie-1Un peu de chick lit dans la lignée d'Emily Giffin. J'ai bien aimé la réflexion de Melanie Gideon sur l'évolution de l'amour au fil du temps et sur notre société où l'on se réfugie de plus en plus dans le virtuel. Par peur du réel ? Une réalité à laquelle on n'ose pas se confronter...

Alice Buckle, une femme dans sa quarantaine, s'interroge sur son mariage. On lui propose alors un sondage sur Internet. Elle accepte de jouer le jeu et se confie de plus en plus intimement à son enquêteur....

La structure narrative est assez inventive, alternant les réponses au sondage (les questions ne sont présentées qu'à la fin), les "posts" sur Facebook d'Alice et de son entourage - ou comment chacun met en scène sa vie - et une narration plus traditionnelle.

Même si le retournement de situation final n'est pas très surprenant et qu'on reste dans un registre assez convenu, la mièvrerie est évitée grâce à une bonne dose de cynisme.

"I think about the way Jude looked at Zoe. With such longing. With such desire. The same exact way my husband is looking at a pile of limped onions."

Traduit en Français sous le titre "La Vie Romantique d'Alice B." beaucoup moins adapté à mon sens !

 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 07:03

"Tous les enfants construisent un mythe autour de leur naissance. C'est là un trait universel. Vous voulez comprendre quelqu'un ? Son coeur, son esprit, son âme ? Demandez-lui de vous parler de sa naissance. Ce que vous obtiendrez ne sera pas la vérité mais une histoire. Et rien n'est plus révélateur qu'une histoire."

 

le-treizieme-conte.jpg

 

"Le treizième conte" de Diane Setterfield est malheureusement son seul roman, à ce jour. On peut y voir une sorte d'hommage à la littérature anglaise du XIXème siècle. Les soeurs Brontë, Wilkie Collins sont notamment cités à plusieurs reprises et Diane Setterfield reprend des thèmes et un style qui caractérisent ces auteurs. Il s'agit même d'un hommage à la littérature elle-même. J'ai beaucoup apprécié les passages où l'auteur parle de la lecture et de ses effets dans lesquels tout lecteur se reconnaîtra je pense...

 

"J'ai toujours lu, et il n'y a pas d'époque dans ma vie où la lecture n'a pas été ma plus grande joie. Et pourtant je ne peux pas prétendre que mes lectures d'adulte aient eu le même impact sur moi et sur mon âme que celles de mon enfance. Certes, je crois toujours aux histoires. Et je continue à m'oublier quand je suis au milieu d'un bon livre. Mais c'est différent. Les livres sont pour moi, je le reconnais, la chose qui compte le plus ; mais je n'arrive pas à oublier qu'il y a eu une époque où ils étaient à la fois plus banals et plus essentiels encore que maintenant. Quand j'étais enfant, ils constituaient toute ma vie. C'est pourquoi il y a toujours en moi une aspiration nostalgique au plaisir perdu qu'ils me procuraient."

"Vous connaissez ce sentiment qui vous vient quand on commence un nouveau livre avant que la membrane du précédent ait eu le temps de se refermer complètement ? Les idées, les thèmes, et même les personnages du dernier ouvrage ont imprégné les fibres de vos vêtements, et quand vous ouvrez le suivant, ils sont toujours là."

 

"Le treizième conte" fait référence à un ouvrage de Vera Winter, romancière à succès, qui n'en contient pourtant que douze. Tout comme ce livre, la vie de la romancière est auréolée de mystère, Miss Winter n'en ayant jamais rien dévoilé, ou plutôt en ayant raconté à chaque fois une version différente. Alors qu'elle approche de la fin de sa vie, elle fait appel à Margaret Lea, biographe obscure, afin de lui dire "la vérité". Mais quelle vérité ?

 

J'ai été d'emblée happée par ce roman au charme un peu désuet. Les transitions entre l'histoire de Vera Winter et le présent sont parfaites, le mystère est entretenu jusqu'au bout, tenant le lecteur en haleine. Tout comme Margaret, on se trouve hypnotisé par ce récit à l'atmosphère mélancolique, tout en s'interrogeant sur la part de vérité qu'il contient... En toile de fond, une réflexion sur la vérité et les ravages que peuvent occasionner les secrets de famille.

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 06:43

"Quelqu'un m'a dit un jour que toutes les familles sont centrées soit sur les parents, soit sur les enfants. La nôtre était centrée sur les parents."

"Je donnerais tout, n'importe quoi, pour être l'homme à qui cela n'est pas arrivé. Je ne peux m'y résoudre. J'ai essayé toute ma vie, et je ne peux pas m'y faire."

"Je raconte cette histoire parce que je ne veux pas que l'on pense que j'ai foutu ma vie en l'air, consciemment, simplement parce que j'étais de mauvaise humeur."

"Je la raconte parce que j'ai dans le coeur une douleur poignante en imaginant la beauté d'une vie que je n'ai pas eue, de laquelle j'ai été exclu, et cette douleur ne s'estompe pas une seconde."

"Et je demande pardon. Je sais qu'il est plus facile de regarder la mort que la souffrance car, si la mort est irrévocable, et que le chagrin qu'elle laisse est appelé à s'estomper avec le temps, la souffrance quant à elle est trop souvent impitoyable et irréversible. Un véritable tableau vivant de la mort qu'elle précède, et qui adviendra, inexorablement."

 

"Je la raconte car je tente de croire, car je crois de tout mon coeur, que toujours demeure l'écho obstiné d'une chanson".

 

Feroces.jpg

 

 

[...]

 

"Féroces" de Robert Goolrick m'a sonnée. Il s'agit d'un récit autobiographique dense et intense, on sent le besoin de l'auteur de se débarrasser de son passé, tentative vaine mais qui j'espère l'aura au moins un peu apaisé.

 

On est tout de suite plongé dans une ambiance glauque dont on ne ressort plus. Le livre débute par trois enterrements : le père, la mère et la tante attardée du narrateur. On enchaîne avec l'accident vasculaire cérébral de son frère et la haine de sa belle-soeur à son égard. Un peu de répit avec les flashbacks vaguement heureux de l'enfance, les cocktails raffinés donnés par les adultes, répit de courte durée puisqu'on repart sur la haine que ses parents éprouvent pour lui, l'auto-mutilation, son séjour en hôpital psychiatrique et la tentative de suicide de son ami - la description en est tellement réaliste que j'ai lutté pour ne pas tourner de l'oeil.

C'est au travers d'anecdotes a priori insignifiantes que Robert Goolrick met à nu les travers de sa famille en apparence exemplaire et heureuse. Dès le début, on pressent l'événement décisif qui a déclenché tant de noirceur mais qui n'est révélé qu'à la fin, au détour de souvenirs en demi-teinte sur son enfance.

 

Une sorte de livre thérapie dans un univers à la Faulkner mais qui parvient à acquérir une portée universelle dans sa réflexion sur la vie et les obstacles au bonheur.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 17:48

Tous-ensemble-mais-sans-plus.jpg

 

"Très grand seigneur, Nicolas lui avait laissé un mois pour évacuer son appartement, où elle n'avait d'ailleurs apporté que ses illusions. Elle pouvait d'ailleurs les reprendre en partant."

 

"Mais quel était le Dieu qui pouvait trouver bon qu'à trente ans on consacre une vie à chanter toutes les deux minutes, en courbant le tronc jusqu'à l'horizontale, "Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit pour les siècles des siècles" ? Dieu pouvait-il avoir besoin de glorifications aussi pathétiques ?"

 

"Il y avait ceux qui croyaient au Ciel, ceux qui n'y croyaient pas, et ceux qui croyaient de toutes leurs forces à la beauté de l'incertitude. Et la foi de ces derniers était sans doute la plus gratuite, la plus admirable de toutes."

 

C'est grâce à la critique de "Bric à Book" que j'ai découvert ce recueil de Georges Flipo et moi aussi je l'ai dévoré ! Les nouvelles, c'est mon genre de prédilection, en général j'aime lorsque l'auteur parvient en quelques phrases à créer un climat et à donner de l'épaisseur à ses personnages. Mes préférées en la matière : Dorothy Parker et Carson Mc Cullers. Ici, pas vraiment d'atmosphère, encore moins de psychologie raffinée mais plutôt une comédie humaine empreinte d'un réalisme social cynique. J'ai ainsi suivi avec plaisir les aventures ou déboires d'un ancien joueur d'échecs, d'un passionné de cyclisme ou d'une danseuse de tango altruiste...  et même si ce sont des univers qui ne me passionnent pas forcément de prime abord, Georges Flipo est parvenu à chaque fois à m'accrocher, on s'attache à ces personnages qui nous ressemblent quand même vaguement dans le fond...

J'ai particulièrement aimé "Le naturalisme chez Zola" qui présente une mise en abyme réussie de la littérature, superflue mais pourtant tellement nécessaire.

Pas forcément de chute, à part celle de "Compassion", très violente, mais des fins toujours soignées et réussies.

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 16:26

"Terri Weedon was used to people leaving her. The first and greatest departure had been her mother's, who had never said googbye, but had simply walked away one day with a suitcase while Terri was at school."

 

the-casual-vacancy.jpg

 

"The Casual Vacancy", en français "Une Place à Prendre", le dernier J.K. Rowling a dû déconcerter plus d'un fan d'Harry Potter... Pas la moindre trace de l'univers inventif d'Harry Potter mais un réalisme social presque pesant.

Il m'a fallu une centaine de pages pour parvenir à rentrer dedans. La multiplicité des personnages est un peu déroutante ainsi que l'intrigue en apparence assez mince.

On se trouve plongé dans la petite ville de Pagford avec les répercussions de la mort de Barry Fairbrother, personnage dont on ne sait rien et qui nous indiffère un peu a priori. Mais peu à peu les éléments d'un puzzle tragique se mettent en place, des relations denses se créent entre les personnages qui prennent de l'épaisseur. J.K. Rowling est aussi à l'aise pour se mettre dans la peau d'une adolescente aux tendances suicidaires que d'un homme mûr atteint d'anxiété maladive. Son regard acerbe n'épargne personne. Elle met à jour les bassesses et mesquineries cachées chez chacun avec délectation.

Les personnages, à part feu Barry Fairbrother qui illumine de son humanité ceux qui l'entouraient, sont dans le meilleur cas ridicules et dans le pire nocifs.

La petite ville de Pagford forme ainsi un condensé de toute la misère humaine et de toutes les hypocrisies sociales... Viol, violences conjugales, drogue, maltraitance, adoption mal vécue, pathologies psychologiques lourdes et j'en passe...

Une des histoires les plus cruelles à mon sens (sans compter bien sûr celle de la famille Weedon qui remporte la palme haut la main) est celle du couple formé par Kay et Davin, Davin représentant l'homme lâche dans toute sa spendeur et Kay la femme pleine d'illusions prêtes à se fracasser.

Un livre très noir avec une lueur d'espoir tamisée...  Il m'apparaît un peu comme une quête de rédemption mais au final bien peu la trouvent, engoncés dans les conventions et surtout dans leurs mensonges envers eux-mêmes.

 

Pour un autre avis, voir celui du blog de Denis.

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 14:44

"Certains pensent que le divorce, ça ne sépare que les adultes. Chacun son gosse sous le bras et vogue la galère."

 

que-nos-vies-aient-l-air-d-un-film-parfait.jpg

 

"que nos vies aient l'air d'un film parfait" de Carol Fives est un roman sur un divorce et plus précisément la séparation qu'il engendre entre une soeur et son petit frère. L'histoire est narrée à plusieurs voix : le père, la mère et la soeur qui parle pour elle et pour son frère qui semble s'être muré dans un silence souriant. On baigne dans les années 80, le titre provient d'ailleurs d'une chanson de Lio, "Amoureux solitaires".

Je ne suis pas rentrée tout de suite dans ce livre. Le divorce et la façon dont les parents le vivent - mère dépressive, père qui pleure - m'ont laissée indifférente, en revanche, je trouve qu'il prend son envol à partir du moment où il aborde la douleur pour la soeur d'avoir été séparée de son petit frère. Il y a alors des passages vraiment magnifiques.

 

"Je te cherche dans des boîtes à musique où nous nous disloquons en silence, jamais dans le rythme, hors tempo."

 

"Les grands n'ont jamais rien compris. Les grands ont oublié qu'ils avaient eu un frère, une soeur, ou simplement un ami, un alter ego. En vieillissant, ils taisent cet amour-là, ils le changent en autre chose, de plus commun, de moins magique, ils oublient qu'avec l'eau à la fraise, un jour, ils ont fait de la framboise"

 

La lettre finale m'a un peu submergée, les non-dits sont finalement plus forts que les mots.

 

Pour lire d'autres avis, cliquez ici et merci à Leiloona pour cette découverte !

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 07:28

"Il observait son corps avec un tendre regret. C'était une chose que son esprit devait traîner derrière lui."

 

Le-jeu-des-ombres.jpg

 

Un très beau titre pour un magnifique roman construit avec subtilité, écrit avec finesse... mais je ne suis pas rentrée dedans. Je suis restée de l'autre côté de la fenêtre embuée par le froid pour reprendre l'atmosphère hivernale omniprésente dans ce livre à la lumière douce où l'on sent la neige et le froid.

J'ai découvert Louise Erdrich avec ce roman et son style est un régal. Précis, léger, poétique...  En revanche, j'ai trouvé les personnages agaçants. Le peintre égocentrique et tyrannique, la femme oisive vaguement soumise et alcoolique, les enfants surdoués (tous les trois !) m'ont intéressée, je les ai observés comme la femme modèle de son mari n'en peut plus d'être regardée, avec curiosité mais sans émotion.

Pourtant, la construction est parfaite, le roman s'organise autour d'une trame brillante : une femme écrit un faux journal intime pour échapper à l'emprise de son mari, pour retrouver son intimité, sa liberté.

La façon dont l'auteure parle de la peinture m'a semblé très juste, que ce soit son sujet mais également son support, une porte parfois, qui subsiste dans le tableau qui s'ouvre et se ferme, ou les couleurs avec lesquels le peintre entretient une véritable relation de ravissement. 

De nombreuses trouvailles parsèment le roman. L'anecdote sur les enfants qui avaient "appelé la mère représentée sur ses toiles, et pleuré quand elle n'avait pas répondu." Le portrait de la mère par son fils qui tient toujours un bâton avec une demi lune au bout - son verre de vin. Nos désirs secrets et la prétention de croire qu'on peut les révéler, d'ailleurs se les avoue-t-on seulement à soi-même ? Et enfin, le jeu des ombres, ce jeu de chat à la nuit tombée où l'on touche les ombres des joueurs.

Une réflexion sur l'amour tinté de vanité, l'histoire sublimée du désamour d'une femme pour son mari qui refuse le divorce.

C'est dans les derniers chapitres où l'immaturité d'Irene se révèle que la vitre qui me séparait de ce personnage s'est enfin brisée. Le moment où elle finit par échapper à l'emprise de son mari, perdue, mais libre.

Beaucoup de passages magnifiques... Mon coeur balance entre la prière fervente à Boule de Neige le cochon d'Inde et la description de l'autoportrait de Bonnard.

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 06:55

Qu-avons-nous-fait-de-nos-reves.jpg

 

C'est la question que pose Jennifer Egan dans ce roman (même si le titre original n'a rien à voir) qu'elle compare (en toute simplicité) à la fois à "A la recherche du temps perdu" et à la série "Les Sopranos". Je ne me suis jamais plongée dans le pavé de Proust mais étant une inconditionnelle des Sopranos, j'étais assez curieuse...

Ma curiosité assouvie, voici le bilan !

"Qu'avons-nous fait de nos rêves ?" est construit comme un puzzle autour de personnages reliés par des fils ténus, prétexte à des histoires très différentes, presque des nouvelles, plus ou moins réussies. Même le fil conducteur de la musique ne lie pas tous ces personnages qui s'effleurent, des loseurs attachants comme Scotty à la philosophie vaguement bouddhiste : 'je comprenais ce qui échappait apparemment à presque tout le monde : la différence entre travailler dans une tour en verre de Park Avenue et ramasser les ordures d'un jardin public est infinitésimale, si négligeable qu'elle n'est probablement que le fruit de l'imagination humaine. En fait, il se peut qu'il n'y en ait aucune.'

Leurs histoires s'entremêlent sur plusieurs années, par le biais de flashbacks et de flashforwards.

Un chapitre écrit sous forme d'un power point a achevé de me déconcerter et la fin futuriste, critique de la montée du virtuel dans notre société, est un peu plaquée sur tout le reste.

Un patchwork très bien écrit mais trop décousu à mon sens. Je ne peux toujours pas me prononcer quant à l'influence de Marcel Proust mais en ce qui concerne les Sopranos, vraiment, je ne vois pas...

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 06:03

you-re-so-french.jpg

 

"You're so French !" est le résultat de la rencontre entre une blogueuse mode, Isabelle Thomas et une photographe, Frédérique Veysset (sorte de Garance Doré). Ayant lu une critique dithyrambique sur le blog de Deedee, je l'ai à peine feuilleté avant de l'acheter... Cruelle erreur ! "You're so French !" est un condensé de blog mode qui manque malheureusement de l'auto-dérision qui aurait pu le sauver. Pour citer Balibulle (citant elle-même André Comte-Sponville), "Prendre la mode trop au sérieux, que ce soit pour la louer ou la condamner, ce serait se tromper sur elle." Et c'est bien là où le bât blesse dans "You're so French !", livre atrocement sérieux et par conséquent extrêmement prétentieux. Il y a bien quelques tentatives d'humour : "on calme la paillette et le strass en les associant à des pièces sages (vous ne présentez pas les résultats du Loto le soir du réveillon)."

"Bien sûr, évitez le total look cuir. A moins que vous ne soyez le sosie d'Elvis Presley !" Ha. Ha. Ha.

 

Le but de "You're so French !" est de nous aider à acquérir cette fameuse élégance française, à trouver notre style en évitant les faux-pas. Je suis sympa, je vais vous éviter de faire la même erreur que moi (et débourser 25 euros). Le livre contient deux idées phares, martelées toutes les deux pages :

1° Avoir du style ce n'est pas suivre la mode mais se l'approprier

2° Il FAUT investir dans des pièces intemporelles de qualité (c'est-à-dire chères)

Je n'ai rien contre la première (si ce n'est qu'elle n'a rien de très novateur) mais la seconde me dérange beaucoup plus. Les marques citées dans ce livre sont complètement inabordables pour le commun des mortels dont je fais partie (Jimmy Choo, Louboutin, Burberry, Céline...)

Les filles, réveillez-vous, on n'est pas dans un épisode de "Sex in the City" !

 

A part ça, un autre écueil insupportable de ce bouquin, ce sont les vérités générales assenées à tout bout de champ : le seul modèle de ballerine toléré, "la ballerine très décolletée avec semelle ultrafine", les chaussettes dans des sandales ou mocassins ? "C'est joyeux et stylé" (je croyais qu'il vallait mieux éviter, à moins de s'appeler Michael). Il FAUT (impératif catégorique) acheter ses Tropéziennes chez Rondini. Il FAUT un pull V en cachemire... Bref, bien prise de tête et fatigant ! Ca donne vaguement l'impression que notre vie en dépend... Je me vois déjà devant mon miroir le matin : "J'ai associé un pantalon chino et un sweat... quelle faute de goût impardonnable, mon dieu, que vais-je devenir ?"

Petite digression, j'ai eu beaucoup de mal avec une petite phrase teintée de misogynie (de la part de femmes, c'est le comble...) au sujet du pantalon carotte, qui n'est peut-être pas de votre goût...ni de celui de votre homme ! Qu'est-ce qu'il vient faire ici celui-là ? J'avais cru comprendre qu'on pouvait être sexy sans tomber dans le look talons hauts mini jupe décolleté mais apparemment, il faut quand même prendre en compte les goûts de sa moitié... Oh, je suis méchante, Isabelle et Frédérique oeuvrent probablement pour la paix dans les foyers.

 

Autre bizarrerie, les interviews qui parsèment le livre... J'ignore comment les personnalités ont été choisies, pourquoi Alain Chamfort, pourquoi Bertrand Burgalat ?? (parce que c'est le producteur d'Alain Chamfort ??!) mais en tout cas, toutes ces interviews ont un point commun, elles sont admirablement creuses et répétitives (le leitmotiv de ce livre). Ma phrase préférée : "Après avoir croisé Vanessa Paradis, une Américaine m'a dit : "Comment cette fille sale peut-elle être une star ?" (Alexandra Senes, insaisissable ; une longueur d'avance. Reine du décloisonnement dans la presse ou ailleurs). Si vous avez compris ce que fait Alexandra Senes, n'hésitez-pas à laisser un commentaire !

J'ai bien aimé aussi celle de Marion Lalanne et Pierre-Alexis Hermet, les créateurs d'IRM Design (marque que j'avais découvert avec ce collier "corde d'escalade" - no comment) : "Comme Diane Krüger, à la fois chic et naturelle, qui prouve que les étrangères représentent parfois mieux la Française que les Françaises elles-mêmes."

 

Dans la même veine, la "fameuse" Yaya et son chèche, dont j'ignorais totalement l'existence et qui ressemble pour moi à une baba cool des années 70, est mentionnée à plusieurs reprises pour une raison obscure... Allez, je suis sympa, je mets le lien, si vous voulez un beau chèche à même pas 200 euros, ça vaut le coup ;-)

 

Le livre s'achève par un "petit tour de nos bonnes adresses à Paris" où trois adresses se battent en duel...

 

Bref, une grosse déception... Un livre élitiste et insipide, aussi pesant qu'une paire de Creepers, l'originalité en moins.

Je vais essayer de finir sur une note positive... J'ai quand même appris qu'avec l'état des ongles des mains, ce sont les chaussures que regardent les DRH lors des entretiens d'embauche. Moi qui avait la naïveté de croire qu'un entretien d'embauche visait à estimer si la personne postulant avait bien le profil pour l'emploi... Pas du tout ! A-t-elle une jolie manucure et des chaussures de bonne qualité ? Telle est la vraie question.

Et puis, restons positifs, vu la mauvaise qualité du papier, il est probablement recyclé (espérons).

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 17:08

Faut-il-manger-les-animaux.jpg

 

"Il y a quelque chose dans le fait de manger les animaux qui tend à polariser les avis : soit on n'en mange jamais, soit on ne se pose jamais de questions sincères à ce sujet ; soit on devient un activiste, soit on méprise les activistes. Ces positions antagonistes - tout comme le refus de prendre position, lui-même très révélateur - convergent pour indiquer que manger les animaux n'est pas une question sans importance. Le fait de consommer ou pas des animaux et la façon dont nous les mangeons touchent à quelque chose de profond"

"La nature n'est pas cruelle. Pas plus que ne le sont les animaux qui tuent et, à l'occasion, se torturent même les uns les autres. La cruauté dépend de la compréhension qu'on en a, et de la capacité à choisir de ne pas l'exercer. Ou à choisir de l'ignorer."

 

"Faut-il manger les animaux ?" est une sorte d'essai par l'écrivain Jonathan Safran Foer, plus connu pour ses romans. L'auteur remarque que face à ce titre, on présuppose tout de suite que l'ouvrage en question va être un plaidoyer en faveur du végétarisme... Pourtant, la thèse opposée pourrait tout à fait être défendue ! Et Jonathan Safran Foer commence d'ailleurs avec un surprenant plaidoyer pour manger les chiens ! La suite est plus conventionnelle mais extrêmement bien documentée. Manger de la viande (ou du poisson) contribue non seulement à faire souffrir des animaux (dont certains sont bien plus intelligents qu'un chien soit dit en passant...) et au désastre écologique à l'oeuvre sur notre planète (l'élevage industriel est la première cause du réchauffement climatique, de la pollution de l'air et de l'eau). Et même si l'on ne se préoccupe pas plus que ça de ce que peuvent ressentir des bêtes maltraitées ou de l'impact nocif de l'élevage industriel sur l'environnement, reste la question de la santé publique vu que presque tous les animaux que nous consommons sont malades (et bourrés d'antibiotiques). 

 

Jonathan Safran Foer n'est pas pour autant radical dans ses propos. La solution qu'il préconise est d'avoir conscience de la situation et de manger moins de viande.

 

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce livre, Deedee avait écrit une critique très complète... il y a plus d'un an (oui, je suis à la ramasse comme d'hab !).

 

 

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