"Qui cueille une fleur dérange une étoile." (proverbe taoïste)
Frédéric Lenoir part d'un constat alarmant mais lucide : "Quinze milliards d'années d'évolution pour l'avènement d'un être capable de découvrir l'origine de l'univers dont il est issu, de déchiffrer les comportements des atomes et des galaxies, d'explorer le système solaire, de mettre à son service les forces de la nature, mais incapable de se mobiliser pour empêcher sa propre élimination !"
Avec sa pédagogie habituelle, il explore les divers systèmes de pensée et de religion pour démontrer qu'au-delà de ses divergences, l'humanité pourrait s'accorder sur un système de valeurs communes, universelles : la vérité, la justice, le respect, la liberté, l'amour et la beauté.
"Pour le dire plus abruptement : nos sociétés modernes crèvent d'un manque de fraternité et de spiritualité, et nous pouvons apprendre des autres, tout comme retrouver dans notre propre héritage, ce qui nous fait cruellement défaut."
Frédéric Lenoir prône une vision de la réalité considérée comme un organisme et non comme une machine qui rejoint la conception bouddhiste du monde ou encore celle du courant romantique.
"Si le capitalisme traduit, selon la célèbre définition de Max Weber, le désenchantement du monde, l'alternative romantique constitue une tentative désespérée de ré-enchantement du monde" à travers la poésie et la nature perçue comme l'"Âme du monde".
En science également s'opposent une conception matérialiste et désenchantée et une vision organique et poétique, celle d'Einstein notamment : "L'expérience la plus belle et la plus profonde que puisse faire l'homme est celle du mystère. C'est sur lui que se fondent les religions et toute activité sérieuse de l'art ou de la science. Celui qui n'en fait pas l'expérience me semble être sinon un mort, du moins un aveugle. Sentir que derrière tout ce que nous pourrons découvrir il y a quelque chose qui échappe à notre compréhension et dont la beauté, la sublimité ne peuvent nous parvenir qu'indirectement, voilà ce que c'est que le sentiment du sacré, et, en ce sens, je peux dire que je suis religieux. Et il me suffit de pouvoir m'émerveiller devant ces secrets et de tenter humblement de saisir par l'esprit une image pâlie de la sublime structure de tout ce qui est."
Les similitudes entre la physique quantique et la vision bouddhiste du monde sont d'ailleurs frappantes !
Comment faire alors pour guérir notre vieux monde perclus de douleurs ? La solution consiste en un changement à tous les niveaux : individuel, social, global. Mais c'est le changement individuel qui sera déterminant. Dès lors que chacun sera déterminé à lutter contre les trois "poisons" que sont la convoitise, le découragement et la peur, la société évoluera vers un monde meilleur.
"La bonté est contagieuse. Peut-être beaucoup plus que le mal ! Il appartient donc à chacun de devenir acteur d'un monde plus fraternel pour aider à ce que le monde change."