crédit photo : Romaric Cazaux
Partir... C'était une solution évidente. Laisser derrière elle le bithume, les déceptions, sa vie morne. Ne plus ouvrir les volets chaque matin et découvrir ce ciel d'un blanc sale sans surprise. Ne plus fumer à la fenêtre, grelottante. Ne plus avoir cette envie de sauter, hypnotisante.
Elle avait pris un billet d'avion pour le Maroc, le soleil à prix réduit. On croit toujours à la magie de l'avion, laisser une trace blanche dans le ciel et les soucis derrière soi. Sauf que les soucis vous collent à la peau. Il ne suffit pas d'un coin de ciel bleu pour les chasser de son esprit. Après avoir essayé en vain de se fondre dans la foule bruyante et bigarrée du souk, Marine grimpe sur une petite colline d'où elle peut contempler le marché qui s'enveloppe d'obscurité. Le bourdonnement lointain, l'agitation en tous sens, on dirait une fourmillière affairée. Un peu essoufflée, elle fouille pourtant son sac à la recherche d'une cigarette. En l'allumant, elle se revoit observer les passants depuis sa fenêtre. Et se dit qu'il est temps de rentrer. Et de descendre vivre.
Atelier d'écriture proposé par Leiloona