Steven Soderberg est un de ces réalisateurs aux multiples facettes. Cela lui réussit plus ou moins bien. Il s'essaie ici au thriller avec pour toile de fond la dépression et les effets secondaires des psychotropes, un peu dans l'esprit de "Les diaboliques" de Clouzot.
La dépression, définie dans le film comme une "incapacité à envisager l'avenir", est un sujet cinématographique délicat. Cela aurait dû me toucher mais je n'ai ressenti qu'ennui et agacement devant le personnage reniflant d'Emily. J'avais tellement envie de lui donner un mouchoir... Peut-être parce que la dépression n'est pas le vrai sujet du film, ce n'est qu'un leurre introduisant un thriller beaucoup plus complexe.
De ce second point de vue, le film est plus réussi, on est happé par les ressorts d'une machination bien huilée mais... la psychologie des personnages reste très caricaturale, leurs motivations sont peu claires et les retournements de situation trop prévisibles. Au final, j'ai un peu eu l'impression d'assister à un téléfilm de l'après-midi en semaine sur M6... en mieux filmé et avec un casting impeccable.