Je n'avais pas encore mis les pieds au Palais de Tokyo depuis sa réouverture, son côté repère de hipsters me rebutait un peu... Et puis j'étais nostalgique de son charme majestueux des vieilles demeures abandonnées !
J'écris ce billet un peu tardivement vu qu'il me semble que c'est son dernier jour mais j'ai trouvé l'expo "Le bord des mondes" intéressante. Un petit plan est conçu spécialement pour les enfants (entrée gratuite pour les moins de dix-huit ans).
L'idée de cette exposition est de présenter des oeuvres qui n'ont pas vocation à être artistiques mais peuvent néanmoins être qualifiées de telles... Le résultat est un peu fourre-tout mais poétique, humoristique ou engagé, il interpelle toujours !
Bridget Polk expose ses pierres en équilibre, "île d'immobilité dans un monde chaotique" selon ses propres mots.
Rose-Lynn Fisher a photographié des larmes vues au microscope.
On découvre le langage des oiseaux pratiqué dans le "village des oiseaux" en Turquie.
Quelques créations, atypiques dans le domaine de la mode, d'Iris Van Herpen sont présentées.
Théo Jansen expose une des ses "Strandbeests" (créatures de plage) qu'on voit se déplacer dans une vidéo. Assez fascinant...
Jerry Gretzinger présente la carte imaginaire constituée de plus de trois mille feuilles de papier... Chaque matin, il tire une carte d'un jeu qu'il a créé lui-même, celle-ci lui indique la transformation qu'il devra effectuer.
On découvre le stratagème de Jesse Krimes, un détenu qui transférait les portraits de ses co-détenus sur des savons eux-mêmes dissimulés dans des cartes à jouer qu'il envoyait ensuite dans des lettes dans une démarche de "défense contre la déshumanisation et les procédés d'objectivation dans le système pénitentiaire".
Hiroshi Ishiguro présente un de ses robots géminoïdes, machines imitant en tous points l'apparence et le comportement humain. Le robot Kouka est ainsi le double de Kouka Webb, mannequin japonaise. On n'est pas loin de "Real Humans".
Enfin, on découvre les chindogu de Kenji Kawakami. Ces inventions étranges sont des manifestes de résistance politique, économique et poétique. Ils ont une fonction et peuvent être utilisés mais sont totalement inutiles. Toute ressemblance avec une certaine montre...
J'ai eu un doute en entendant le bruit de la pluie battante : "Une installation sonore sur le pluie de la pluie ?" mais non, il pleuvait vraiment !